Le Merengue
Qui peut prétendre n’avoir jamais dansé le mérengué (prononcer « mérenne-gué) en république dominicaine ?
Issue des îles caraïbes, le mérengué est une danse peu pratiquée en France (c’est trop collé serré). Cependant, il est évident que le mérengué gagnerait à être plus connu pour tout ceux qui ont du mal avec les pas de dance: on peut le pratiquer un peu comme une marche sur un rythme binaire très simple à suivre. Son nom correspond au dessert léger et sucré, la "meringue", mais personne ne sait vraiment si cette sucrerie a inspiré le nom de la dance!
Si le mérengué est reconnu comme la danse nationale de
Plusieurs histoires populaires décrivent l'origine de cette danse.
On raconte que un personnage de la révolution haïtienne de 1791 fut accueilli chez lui pour célébrer la victoire. Le malheureux ayant une jambe de bois se mit à danser avec la foule qui se mit à l'imiter et à danser d'une manière qui resta dans le temps et évolua pour donner le pas de base du mérengué.
Une autre histoire nous dit que le pas serait issu de la démarche des esclaves enchaînés tous ensemble à la cheville qui récoltaient la canne à sucre au rythme du tambour. Selon certains, le mérengué serait une combinaison d'une danse africaine et du menuet français. Les esclaves noirs auraient imité la danse qu'ils apercevaient dans les salons des « maîtres ». Cependant, comme les danses des Européens leur semblaient ennuyantes et collet monté, les Noirs y ajoutèrent, à l'aide des tambours, un rythme sautillant plus réjouissant. Une autre thèse, probablement la plus crédible, soutient que le mérengué tiendrait ses origines d'une danse nommée « Urpa » ou « UPA habanera » qui s'est répandue dans les Caraïbes entre 1838 et 1949. Cette danse comportait un mouvement appelé « mérengué » et seule cette appellation aurait survécu à son arrivée en sol dominicain.
Le mérengué est joué en Haïti et en République Dominicaine depuis le milieu du 18e siècle et c'est en ces lieux que l'on retrouve les formes les plus proches des origines de la danse.
Le merengue folklorique (merengue típico), utilise dea instruments simples un accordéon, une gùira (une sorte de râpe a fromage que l’on gratte avec un frottoir), une tambora et un petit tambour à double tête, parfois une marimba, ainsi que le bandurria qui fut supplanté par l'accordéon.
Bien que le mérengué fut rapidement adopté par le peuple, les gens des classes dirigeantes de la société dominicaine le refusèrent longtemps parce qu'il était relié à la musique africaine et le contenu des chansons, passionné et parfois même grivois, ne correspondait pas du tout aux rigides concepts religieux de l'élite dominicaine bien pensante.
La situation a commencé à changer en 1930 lorsque le dictateur Rafael L. Trujillo utilisa des orchestres jouant du mérengué pour promouvoir sa campagne présidentielle sur les places publiques. Le mérengué ne fut finalement accepté par l'ensemble de la société que lorsqu'une famille aristocrate de Santiago fit écrire un mérengué aux paroles décentes, Compadre Pédro Juan, pour le quinzième anniversaire de leur fille.
Par l'intermédiaire de la radio, le mérengué s'est ensuite propagé dans toute la population.
Pour vous familiarisez avec cette musique, faites donc un petit tour à Jean Louis Guerra , Johnny Ventura, Elvis Crespo …….sont les plus populaires (attention la célèbre chanson du groupe Aventura "Obsession" n'est pas du merengue mais du bachata...)